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L'Afrique et le G20 – Rejoignez notre discussion !

La prise de position « L'Afrique et le G20 – Alternatives pour une politique progressiste » est le fruit d'un processus de discussion, mené en commun avec des membres du parlement allemand et des expert/es de la société civile et du monde scientifique allemand. Son objectif est que le processus du G20 fasse émerger des idées pour une politique progressiste vis-à-vis de l'Afrique à l'occasion du sommet du G20 du 7 au 8 juillet à Hambourg dans le cadre de la présidence actuelle de l'Allemagne. Notre préoccupation porte d'une part sur les attentes concrètes, suggestions et critiques concernant l'Afrique, qui constitue l'un des grands axes du sommet du G20, et d'autre part sur l'orientation fondamentale de la politique allemande et internationale vis-à-vis de l'Afrique. La prise de position se réfère par conséquent au G20 comme forum et au pacte « Compact with Africa », mais a également la vocation de faire émerger des idées pour une politique progressiste vis-à-vis de l'Afrique, par-delà ces institutions.

Il est important pour nous de ne pas développer une politique pour l'Afrique, mais avec l'Afrique. C'est pourquoi nous vous demandons votre avis. Jusqu'au 20 avril 2017, cette page est ouverte aux commentaires pour un panel sélectionné d'expert/es africains et allemands. A la suite de cette phase, une proposition finale sera élaborée d'ici fin avril 2017 puis postée sur le site. Tous les compléments, suggestions et interrogations seront les bienvenus. Comme nous voulons que cette prise de position marque les esprits tout en restant concise, il nous sera impossible de tenir compte de chaque aspect additionnel et nous vous remercions par avance de votre compréhension. Nous nous efforcerons malgré tout de prendre position sur tous les commentaires.


Chères /Chers participant/es au débat,

Nous vous remercions chaleureusement des nombreux commentaires et avis qui nous sont parvenus d'Allemagne et d'Afrique suite à la prise de position « L'Afrique et le G20 – Approches pour une politique progressiste ». Les contributions se sont avéré un enrichissement, autant professionel que politique, abordant un large éventail de thèmes dans la perspective d'acteurs de tous univers. Un grand nombre d'idées et de suggestions ont maintenant trouvé un écho dans la prise de position social-démocrate « L'Afrique et le G20 – Approches pour une politique progressiste vis-à-vis de l’Afrique ». La prise de position est nettement plus pointue, comparée à la première proposition, et met l'accent non seulement sur la critique de l'agenda d'investissement de la présidence allemande du G20, mais également sur des thèmes comme la participation, la justice sociale et la démocratie qui sont importants de notre point de vue. Il est impossible d'énumérer ici toutes les modifications, mais nous voulons malgré tout mentionner certains points-clés qui ont été précisés et sont cruciaux pour une politique progressiste de l'Afrique :

  •  Le G20 est une structure influente, mais exclusive et dénuée de légitimation démocratique, c'est pourquoi les Nations Unies restent le forum central pour résoudre les problèmes internationaux – les approches multilatérales sont prioritaires !
  • Les investissements doivent être créateurs d'emploi. Pour nous, cela passe par la création de postes de travail décent et le strict respect des normes sociales, écologiques et des droits de l'homme, notamment les normes fondamentales du travail de l'OIT– jusqu'à présent le pacte « Compact with Africa (CWA) » fait totalement l'impasse sur cet aspect.
  • Les investissements pour l'Afrique doivent être mis en œuvre de façon différenciée, c.-à-d. venir épauler les industries locales et mettre en place des chaînes de création de valeur dans le cadre de processus de transformation économique dans le contexte concret spécifique au pays. Du reste, la panoplie d'instruments prévus dans le pacte CWA ne s'adresse pas aux états fragiles peu développés, or ce sont justement ces états que nous ne pouvons pas laisser de côté.
  •  Les auteurs du pacte CWA (Banque mondiale, FMI et BAfD) n'en sont pas à leur coup d'essai, en particulier en Afrique, mais également dans d'autres pays dits en voie de développement : bon nombre de leurs projets ont eu des retombées parfois négatives sur le développement, plongeant les pays concernés dans une spirale d'endettement et de dépendance. Face à ce constat, il convient de porter un regard particulièrement critique sur les intérêts fondamentaux, les logiques de fonctionnement et les dépendances vis-à-vis de la trajectoire de ces acteurs – afin de veiller également à éviter toute réitération d'un endettement structurel.
  • Les relations entre l'Afrique et l'Europe sont marquées par un passé colonial commun : les derniers siècles ont vu la création de rapports de force politiques, économiques et culturels qui sont restés relativement stables jusqu'à aujourd'hui et dont l'Europe tire encore largement parti. Cet aspect doit fondamentalement entrer en ligne de compte dans toute initiative de politique africaine.

Pour ce qui est des autres commentaires reçus, nous les approuvons sur le fond mais y voyons des ambivalences quasiment impossibles à intégrer pleinement dans une prise de position concise. Ainsi critiquons-nous les manques de possibilités de participation dans le processus du G20 et sommes conscients qu'elles sont restreintes dans le cadre de démarches participatives de la société civile ou de contre-sommets organisés en amont. Quoi qu'il en soit, nous considérons cette participation de la société civile comme un instrument essentiel, à la fois pour compenser les déficits de légitimation démocratique qui caractérisent le G20 en tant que forum auto-habilité, et également pour empêcher l'accès jusqu'à présent privilégié des lobbyistes du secteur économique et des représentant/es des politiques économiques orthodoxes clairement surreprésentés. Nous critiquons la gouvernance de club pratiquée par le G20 et l'orientation néolibérale du pacte Compact with Africa, toutefois prenant acte de leur existence, nous menons des réflexions sur cette question – et formulons ainsi des propositions sur les conditions dans lesquelles des forums comme le G20 et des initiatives d'investissement comme le pacte CWA pourraient contribuer au développement durable en Afrique et en Europe. Notre objectif doit cependant rester une démarche authentiquement partenariale tenant compte des approches africaines existantes.

A nos yeux, la prise de position « L'Afrique et le G20 – Approches pour une politique progressiste » n'est pas uniquement un document de positionnement politique, mais une profession de foi destinée à contribuer à un débat permanent sur une transformation sociale et écologique des sociétés africaines et européennes. Elle offre des points de repère importants en particulier pour l'accompagnement du processus de suivi du sommet du G20 et des partenariats d'investissement concrets dans le cadre du pacte CWA.

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