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Politik und Gesellschaft Online
International Politics and Society 1/1999

DIRK MESSNER
Mondialisation, gestion globale et politique du développement

Nos sociétés opèrent avec des institutions qui ne sont plus à la hauteur des exigences posées par la mondialisation. Les limites entre politique intérieure et extérieure disparaissent de facto, mais continuent à être strictement maintenues dans l'organisation de la politique nationale. De nombreux problèmes urgents ne peuvent être résolus qu'à l'échelle supranationale. Mais les institutions nécessaires à cet effet sont sous-développées. La volonté de souveraineté toujours existante des États nationaux est une entrave à une adaptation institutionnelle rapide. A cela s'ajoute que le fossé croissant en termes de prospérité entre sociétés pauvres et riches tend plutôt à affaiblir la volonté de coopération visant à résoudre des problèmes globaux. Les éléments certes existants d'une gestion globale sont insuffisants à trois égards: premièrement, le principe politique hégémonique des États-Unis continue à dominer, tandis que la gestion globale ne peut réussir qu'en tant que projet coopératif. Deuxièmement, la politique internationale ne s'intéresse qu'aux problèmes qui touchent aux intérêts des États puissants. Troisièmement, cette politique se limite à gérer des crises de manière ad hoc, alors que les problèmes globaux devraient être considérés comme un domaine d'action permanent. Un système de gestion globale efficace doit être capable de différentes choses. Des cadres d'organisation contraignants doivent être créés pour une série de champ d'activités transnationaux. Ceci ne doit cependant pas être conçu comme une réglementation hiérarchique, mais comme un processus de coopération auquel participent également des acteurs non étatiques. Les structures et les processus d'une gestion globale doivent être orientés sur les problèmes globaux à résoudre et relier entre elles dans un but précis différentes formes de la coordination politique. Des mécanismes institutionnels appropriés doivent être créés à cet effet. Ils doivent s'intégrer dans un système de légalité globale basé sur des normes fondamentales communes et dans une culture internationale de la coopération. Mais la politique nationale a encore du travail à accomplir. Une politique globale ne peut pas réussir sans États capables d'agir, elle exige une politique à plusieurs niveaux. L'architecture encore à élaborer d'une gestion globale attribue comme objectif central à la coopération du développement d'habiliter les pays en voie de développement à une participation raisonnable à la solution de problèmes globaux. Ceci implique d'autres priorités que, par exemple, la lutte contre la pauvreté. Le principe de gestion globale (global governance) a tout à fait le pouvoir de donner une nouvelle orientation à la politique globale et de surmonter l'inertie des concepts de réalité politique actuellement en vigueur.


© Friedrich Ebert Stiftung | technical support | net edition bb&ola | Februar 1999